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HISTOIRE DE L’ANNEXION DE LA SAVOIE PAR LA FRANCE OU LE PAYS DES DROITS DE L’HOMME DANS TOUTE SA SPLENDEUR !

DES MENSONGES, DES MONUMENTS AUX MORTS, ET DES IMPÔTS.

 

Bref survol d’une des plus grandes arnaques de tous les temps;

 

« Tous les hommes naissent égaux. Le Créateur nous a donné des droits inviolables, le droit de vivre, le droit d'être libre et le droit de réaliser notre bonheur »

 

Cette parole immortelle est tirée de la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique en 1776. Prise dans un sens plus large, cette phrase signifie : Tous les peuples sur la terre sont nés égaux ; tous les peuples ont le droit de vivre, d'être heureux, d'être libres.

 

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de la Révolution française de 1791 proclame également « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. »

 

Ce sont là des vérités indéniables.

 

Et pourtant, pendant plus de cent cinquante trois  années, les colonialistes français, abusant du drapeau de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, ont violé notre terre et opprimé nos compatriotes. Leurs actes vont directement à l'encontre des idéaux d'humanité et de justice.

 

Dans le domaine politique, ils nous ont privé de nos libertés. Dès  avant l’annexion déjà ils avaient préparé leur  illégitime velléité de colonisation, par le fameux accord secret de Plombières du 26 janvier 1859, qui allait sceller  par le malheur le destin de la Savoie à la France le 24 mars 1860 par le traité  de Turin.

 

Plus de six milles savoisiens  hostiles à l’annexion furent massacrés, quant aux autres c’est par le mensonge  et sur de fausses promesses qu’on les força à  voter.
Voici les circonstances « démocratiques » dans lesquelles a eu lieu le vote du traité d’annexion :

- Vote obligatoire
- Présence de dizaines de milliers de soldats français armés sur notre sol

- Plus de votants que d’inscrits

- Pas d’isoloir

- Et surtout pas de bulletins « non » disponibles !!!

 

Résultat presque 100 pour 100 de oui à l’annexion. Une véritable escroquerie !

La démocratie à la Française !

 

Nos réserves d’or volées, notre pays divisé en deux départements, séparant ainsi un seul et même peuple multi centenaire. Les français ont détenu le privilège d'émission des billets de banque et empêché la banque de Savoie de frapper monnaie.

 

Nos universités fermées et notre histoire  jetée dans la fosse  puante de l’oubli et du mépris, la Savoie était frappée à mort !

 

De savoisiens, nos compatriotes ont dû porter le surnom raciste et péjoratif de « savoyard » (en référence à la luge à fumier « la savoyarde »), nom qui allait s’imposer au fil du temps et des dictionnaires de langue française.

 

Les français ont imposé à la Savoie des lois inhumaines envoyant de force et par milliers, avec l’aide des généraux et des politiques stipendiés   « savoyards » nos compatriotes, faire leurs guerres, en première ligne, principalement lors de la première guerre mondiale, et ceci malgré la jouissance de la neutralité helvétique (assurée par le traité de Vienne de1815 devant être respecté par le traité de turin de 1860).
Leur outrecuidance  allant même jusqu’à qualifier cet ethnocide d’impôt du sang et d’honneur de devenir français !!!

 

Lors du Traité de Paix de la première guerre mondiale signé à Versailles le 28 juin 1919, la France par l’article 435 supprimait la neutralité (acquise lors du traité de Vienne en 1815)  de la Savoie !!!

Si la neutralité de la Savoie a été abolie en 1919, c’est bien que, jusqu’à cette date, elle en bénéficiait !!! Alors pourquoi avoir envoyé à la mort des dizaines de milliers de soldats savoisiens lors des différentes guerres menées par la France, puisque la Savoie était neutre ? Ce fut là un véritable ethnocide programmé et orchestré d’une population sans défense dont les droits furent bafoués par la puissance française !
Les familles de ces victimes de cet ethnocide n’ont jamais été indemnisées, et l’ethnocide a toujours été dissimulé.

 

Ces mêmes français ont fermé nos universités, brûlé nos livres d’histoire dans les trop fameux autodafés de 1923, pour mieux nous enseigner leur histoire, comme ils l’ont fait dans toutes leurs colonies !

 

Ils ont sévi sans merci contre nos patriotes.


Ils ont jugulé l'opinion publique et pratiqué une politique d'obscurantisme. Ils ont mis à la tête de la Savoie annexée des politiciens stipendiés  tous dévoués à la France des colonies.

 

Dans le domaine économique, ils nous ont exploité jusqu'à la moelle, supprimant unilatéralement la grande zone franche qui permettait aux savoisiens d’échanger des produits détaxés, et ceci au mépris  du traité d’annexion leur arrogeant ce droit. Il est à noter que la France fut condamnée en 1932 par le tribunal de la Haye pour non respect de la zone franche, condamnation restée sans effet, ou presque. On ne compte plus aujourd’hui les violations de lois Internationales dont la France se fait la championne du monde ! C’est vrai que c’est le pays des droits de l’homme !

 

 

 

Ils ont réduit notre peuple à la plus noire misère et saccagé impitoyablement notre pays.

 

Ils ont spolié nos stations de sport d’hiver pour en faire  leur bien par l’intermédiaire de leur compagnie  des Alpes filiale de la caisse des dépôts et consignations.

 

Ils ont inventé des centaines d'impôts injustifiables, acculé nos compatriotes à la pauvreté.

 

Malgré tout cela, nos compatriotes ont continué à garder à l'égard des Français une attitude clémente et humaine. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs, le peuple de Savoie est un peuple pacifique son histoire est là pour le prouver, mais plus encore comment un peuple à qui l’on a violé son âme,  et volé son histoire pour lui en substituer une autre, et dont la grande majorité de sa jeunesse (mémoire vivante de l’annexion)  a perdu la vie sur les champs de batailles lors des guerres françaises pourrait  en vouloir à celui qu’il croit  être, car il le prétend, son «  sauveur » en 1860 !!!

 

Mais la lumière l’emporte toujours sur les ténèbres, et le destin, s‘il fut si cruel envers la Savoie tint à se racheter en 1947.

 

En effet,

 

Conséquemment,  à la non notification écrite (elle n’a en fait jamais existée) de remise en vigueur à l’Italie par la France du traité d’annexion de la Savoie du 24 mars 1860 ( suspendu par fait de guerre en juin 1940 ) , du non enregistrement à l’ONU de   cette notification, et conformément à l’article 44 du traité de paix de Paris du 10 février 1947, paragraphe 1 ,2 et 3 la France s’est mise «  hors la loi » en ne respectant pas les termes de cet article , dont la sanction prévue au paragraphe 3 est l’abrogation plein texte du traité d’annexion de Turin de 1860.

 

En conséquence, et, en nous appuyant sur le non respect par la France du traité de Paix de la seconde guerre mondiale signé à Paris le 10 février 1947 article 44 paragraphe 1, 2, et 3

 

Les sentinelles de savoie proclame sollenellement l’Indépendance de la Savoie et l’abrogation du traité par pure application du traité de paix de 1947 (Certainement le traité le plus opposable au monde aujourd’hui) !

 

Les membres des sentinelles de savoie, animés d'une même volonté, sont déterminé à lutter jusqu'au bout contre toute tentative de résistance  de la part des colonialistes français, et à faire valoir nos droits auprès de la cours de justice internationale.

 

Nous sommes convaincus que tous les membres permanents des Nations Unies, comme tous les pays indépendants de cette terre  ne peuvent pas ne pas reconnaître l'indépendance de la Savoie.

 

Un peuple  bafoué, sali, humilié pendant 153 années, sous la domination française, mais aujourd’hui aidé par le droit international, un peuple qui, durant ces dernières années, s'est résolument rangé  du côté de la vérité, de la Liberté, en dénonçant toute forme de néo colonialisme, ce peuple a le droit d'être libre, ce peuple a le droit d'être indépendant.

 

La Savoie, en droit, est devenu un pays libre et indépendant. Tout le peuple de Savoie est décidé à mobiliser toutes ses forces spirituelles et matérielles, à sacrifier sa vie et ses biens pour garder son droit à la liberté et à l'indépendance.

HISTOIRE DE L'ETAT LIBRE ET SOUVERAIN DE SAVOIE

TARENTAISE

CHABLAIS

MAURIENNE

FAUCIGNY

GENEVOIS

SAVOIE
DUCALE

PREHISTOIRE

L'occupation du sol a été fort ancienne en Savoie, comme en attestent les pierres à cupule de Maurienne, de Tarentaise ou de l'avant-Pays, les vestiges funéraires, les premières cités lacustres.
La population locale, les allobroges (gaulois), était largement fondée sur les communautés de montagne

LA SAVOIE SOUS L'EMPIRE ROMAIN

L'influence romaine, dès le 1er siècle avant J.-C., s'est manifestée de quatre manières :

- mise en valeur agricole des parties basses;


  
- établissement de voies routières, avec deux grands axes : Grenoble (Cularo) / Genève (Genabum) et Vienne (Vienna) / Milan (Mediolanum). Ce dernier axe comporte un relais à Chambéry (Lemencum) et un poste de douane Ad Publicanos dans la région de Conflans;



- création de petites villes : centres administratifs (Aime, Axima d'où le procurateur administre la Tarentaise et le Valais), centres de plaisance (Aix, Aquae), centres de commerce (Annecy, Boutae);



- introduction de la civilisation et de la langue latines et du christianisme.



C'est en 380 qu'apparaît dans l'oeuvre de l'historien latin Ammien Marcellin le nom de Sapaudia (ou Sabaudia), terme appliqué à l'ancien territoire des Allobroges.

Vestige de voie romaine en Tarentaise.
A ce niveau, se trouve le long de la voie, les reste d'un gîte d'étape

De l'empire romain au moyen-âge

Au Ve et VIe siècles, se constituent les circonscriptions ecclésiastiques : Tarentaise, Maurienne, Abbaye de Saint-Maurice (Valais), Genève, Belley, Grenoble.


Dès le IXè siècle, la Savoie fait partie de la Lotharingie. La Lotharingie désigne le royaume de Lothaire II (du latin Lotharii Regnum), arrière-petit-fils de Charlemagne. Il fut constitué en 855.

La Savoie au moyen-âge

L'histoire de la Savoie, au Moyen Age, est celle des efforts d'une lignée de princes dont le génie fut, jusqu'au XVe siècle, de louvoyer au milieu de puissants seigneurs (dauphins du Viennois, comtes du Genevois, ducs de Bourgogne, rois de France,...) pour se rendre maître d'un territoire solide en Lotharingie. Cette politique est appuyée sur la reconnaissance explicite du pouvoir nominal de l'empereur d'Allemagne. Le territoire de la Savoie est bien à l'image d'un pays-carrefour, commandant toutes les routes de l'Europe moyenne.

1032 : Humbert aux Blanches Mains, premier comte de Savoie, fait l'acquisition du Val d'Aoste. 
1045 : Odon 1er, fils d'Humbert aux Blanches Mains, se marie avec Adelaïde de Suse. Les comtes de Savoie deviennent marquis de Turin.
1264 : Pierre II fait adopter les Statuts par une assemblée de nobles et de non-nobles. Ces statuts constituent la première assemblée nationale : à partir du XIVe siècle on parlera de réunion des Etats, groupant les représentants de la noblesse, du clergé et des communes.
1286 : Thomas de Thonon (Province du Chablais, Savoie du Nord) est l’auteur d’un Traité d’hygiène en ancien français. Premier auteur d’origine savoisienne connu à ce jour, il est aussi le premier, médecin et versifieur, à avoir rédigé directement en français et en vers son poème scientifique.
1295 : Amédée V fait l'acquisition du château de Chambéry et l'Etat se dote d'une capitale.
1329 : le comte Aymon crée un conseil comtal, conseil résident de justice, fixé à Chambéry.
1416 : le comte de Savoie, Amédée VIII, est élevé au titre de prince et duc du Saint-Empire par l'empereur germanique Sigismond de Luxembourg. 
1419 : le comté de Piémont revient en apanage à la Maison de Savoie.
1427 :Amédée VIII réunit le comté de Piémont à la Savoie.
1430 : Amédée VIII fait refondre, sous le nom de Statuts de Savoie (Statuta Sabaudiae), les multiples lois jusque là en vigueur d'un bout à l'autre du duché.

La Savoie était, dès cette époque, structurée en Etat-Nation.


L'Etat savoisien était déjà fortement constitué : une autorité unique, solidement instaurée sur de bons fondements, des atouts juridiques, une force militaire importante, un réseau d'alliés s'étendant de l'Angleterre jusqu'au monde Byzantin, un îlot de sécurité en Europe. Les Statuta Sabaudiae se donnaient pour objet de centraliser l'administration, d'affirmer le prestige du souverain face à l'enchevêtrement des pouvoirs et des allégeances issus de la féodalité. A la tête de l'édifice judiciaire se trouve le Conseil résident de Chambéry. Au degré inférieur, la justice est exercée dans les provinces par les juges-mages, assistés d'un procureur fiscal. Le chancelier de Savoie est le premier personnage de l'Etat après le Souverain. Les assemblées des trois Etats ont pour but d'établir entre elles et le souverain une communication désirée. De par leur étendue, les Statuts de Savoie sont plus qu'une constitution, puisqu'il régissent également les rapports sociaux et fondent un Etat aux finances solides. La nation puisait son essence dans une communauté d'origine, d'histoire, de mœurs, de langue et de territoire. Les communautés rurales et urbaines, les seigneurs et ecclésiastiques, acceptaient l'autorité de cet Etat qui s'imposait dans les domaines de la juridiction, de la législation, du monnayage et de l'imposition. En contrepartie, l'Etat apportait sa protection constante et efficace à tous, honneurs et avantages aux seigneurs, franchises et politiques économiques aux communautés rurales et urbaines (les villes étaient munies de chartes). L'Etat créait également des emplois ouvert à tous dans l'administration princière. La Savoie était un pays efficace et prospère. Dès 1450-1480, le Duché de Savoie figure au premier plan des pays européens; il ne lui manque que la souveraineté.

Cénotaphe de Humbert 1er ( dit "Aux blanches mains" )
Fondateur de l'état de Savoie

Amédée V de Savoie

Amédée VIII de Savoie
dit "Le Pacifique"

Les statuts de Savoie (latin Statuta Sabaudiae) , promulgués le 17 juin 1430 par le duc Amédée VIII, sont un code tout entier de politique, de justice, de procédure et d’administration, destiné spécialement à la Savoie.

Monnaie Louis duc (1440-1465)

De la Renaissance  à la révolution Française

La maison de France et la maison d'Autriche avaient des ambitions contradictoires : l'une et l'autre convoitaient la possession des cols Alpins entre la Méditerrannée et la Lombardie. Dans le même temps, l'Etat Savoisien connaît une crise profonde à la fin du XVème sicèle, les successeurs d'Amédée VIII n'arrivant pas à s'imposer, ni à l'intérieur, ni à l'extérieur. Cela se traduit par une succession d'invasions :


1536-1559 : la plus grande partie de la Savoie est occupée par troupes françaises de François 1er, bernoises (Genevois et Pays de Gex), valaisannes (Chablais). L'Etat Savoisien s'effondre. Il faut attendre la défaite du roi de France à Saint-Quentin et la victoire des armées de l'empereur Charles-Quint, menées par Emmanuel-Philibert de Savoie, pour assister à la renaissance de la Savoie.
1600-1601 : sous Henri IV, la France envahit et occupe la Savoie. 
1630-1631 : sous Louis XIII, la France envahit et occupe la Savoie.
1690-1696 : sous Louis XIV, la France envahit et occupe la Savoie.
1703-1713 : sous Louis XIV, la France envahit et occupe la Savoie.
1742-1749 : la Savoie est occupée par l'Espagne.

Tableau anonyme "Henri IV et la guerre de Savoie" créé 1er quart du 17e siècle

Lieu de conservation Pau ; musée national du château de Pau

"Bataille de Staffarde 18 août 1690" gravée en 1787 par Morret

Malgré tout, dès le XVIe siècle, mais surtout à partir du XVIIIe siècle, la Savoie fait partie d'un domaine bien organisé, avec des finances en ordre et des souverains aussi parcimonieux que leurs voisins de France sont dépensiers.


1560 : le Sénat de Savoie, successeur du Conseil comtal fondé en 1329, devient une vraie chambre législative et constituante, avec compétence sur tous les domaines ducaux en deçà des Alpes ainsi que sur la vallée d'Aoste. Le Sénat de Savoie est souverain : le premier président (nommé par le Prince parmi les sénateurs en poste) gouvernait le duché en l'absence du représentant du Prince.

1563 : Emmanuel-Philibert transfère la capitale à Turin, Chambéry étant jugée trop exposée aux troupes françaises. Le Sénat de Savoie reste à Chambéry (deux autres Sénats existent en Piémont et à Nice). C'est à partir d'Emmanuel-Philibert qu'il est possible de parler d'un Etat centralisé, construit sur le modèle des grandes monarchies européennes.

1713 - 1720 : Lors du traité d'Utrecht (1713), la Savoie se voit attribuer la Sicile, ancienne possession espagnole, puis la France et l'Angleterre obligent Victor-Amédée II de Savoie à accepter la Sardaigne en échange de la Sicile, échange concrétisé par le traité de Londres en 1720. "Le duc de Savoie ne se souciait guère de posséder la Sardaigne plutôt que la Sicile; ce qui lui importait essentiellement, c'était la couronne royale qui coiffait les blasons de ces deux îles. Pour cause : la Savoie, qui était une ancienne terre d'empire (à l'image de la plupart des cantons Suisses), ne pouvait devenir un royaume (…) Or, avec le temps, la famille de Savoie, qui s'était définitivement exilée à Turin, voyait grandir son projet italien et rêvait d'une couronne royale, condition essentielle pour unifier ce pays et y régner. L'Italie n'était alors qu'une mosaïque de petits Etats, protectorats ou possessions, que leurs rivalités ne cessaient d'affaiblir, alors que grandissait l'Etat savoisien du Piémont. Ce titre royal rapprochait la famille de Savoie de son ambition italienne".

1680 - 1773 : Deux souverains éclairés, Victor-Amédée II (1680 - 1730) et Charles-Emmanuel III (1730 - 1773) conçoivent et mettent en place un programme d'innovations dont le dynamisme conduit l'Europe des lumières à admirer la Savoie pour la volonté réformiste de sa monarchie. Celle-ci avait su précéder de plus d'un demi-siècle le grand projet égalitaire porté par les révolutionnaires parisiens de juillet 1789. L'élaboration d'un cadastre en 1730 -le premier d'Europe- avait permis d'établir une certaine égalité devant l'impôt. Les droits seigneuriaux, les privilèges du clergé, la vénalité des charges avaient été bannis de Savoie. L'Etat est structuré, modernisé, les privilèges en voie d'extinction.

Le Duc et la Duchesse de Savoie au départ de Nice, en France, pour Palerme afin d'être couronnée Roi et Reine de Sicile (1717 artiste anonyme)

Victor-Amédée II En 1706, aidé par son cousin Eugène de Savoie, il détruit l'armée française qui avait mis le siège devant Turin, il libère le Piémont.

Révolution Française et Napoléon 1er

1792 : en septembre, les troupes françaises viennent "libérer" les savoisiens. La République française annexe, pour la première fois, la Savoie, par un décret de la Convention nationale qui fait référence au "peuple souverain de la Savoie".

1793 : la situation est fortement dégradée : lorsqu'il fallut lever une armée de 300 000 hommes sur toute la République, seuls 33 jeunes se présentèrent à Chambéry. Une contre-offensive des armées Savoisienne libère les vallées alpines et Annecy. Des émeutes hostiles à l'occupation française ont lieu à Chambéry et Rumilly. Cette occupation française va durer vingt-trois années durant lesquelles le pays va régresser.  L'état de guerre quasi-perpétuel lassa très rapidement les populations Savoisiennes avides de paix. Une partie de l'élite émigre et les pertes humaines résultant de l'invasion de 1792 et de la conscription sont estimées à 80 000 personnes, sur une population totale de 441 000 habitants, soit 18 % de la population. Pour la Savoie, Napoléon n'est pas un héros.


1814 : les représentants de Genève, appuyés par ceux de l'Autriche, proposèrent de détacher une partie de la Savoie (le Chablais et le Faucigny) de la monarchie Sarde pour la faire entrer dans la Confédération Helvétique, "aux mêmes conditions que chacun des autres Etats souverains". Une partie restait française (Genevois et Savoie Ducale). Le royaume de Sardaigne conservait la Tarentaise et la Maurienne et recevait, en échange,  l'Etat de Gênes, ville et territoire, ainsi que l'avait déjà prévu un article secret du premier Traité de Paris. Victor-Emmanuel Ier, duc de Savoie, s'y opposa en ces termes : "nous ne sommes ni la Maison de Piémont, ni la Maison de Sardaigne, mais celle de Savoie". Pour sa part, la population était opposée à l'éclatement de la Savoie et marquait son refus de tout régime français, quel qu'il fût.


1815 : Le second traité de Paris qui corrige certaines des erreurs du traité de 1814 : la Savoie n'était pas démantelée, et quelques communes étaient transférées à Genève et contrepartie de la zone Franche et de la Neutralité.

Entrée des Français à Chambéry le 21/09/1792
(Musée Militaire de Lyon)

Victor-Emmanuel 1er - Duc de Savoie

Les états de Savoie dans l'Europe du congrès de Vienne (1815)

Buon Governo et Statuto

1815-1831 : Victor-Emmanuel Ier (jusqu'en 1821) et Charles-Félix maintiennent tous les anciens usages et le Buon Governo est une période anachronique où le Savoie est un ilôt de paternalisme absolutiste. Le Sénat est rétabli, à Conflans (Albertville), mais perdait peu à peu ses attributions. Dans le même temps, une bonne gestion est maintenue : les impôts sont diminués et de grands travaux réalisés.


1848 : Charles-Albert octroie le Statuto qui reprend la charte de 1815, sans attendre, comme la plupart des autres souverains d'Europe, que l'émeute n'arrache une constitution. Les institutions nouvelles comportent une constitution (statut) et un parlement et instaurent les élections au suffrage censitaire abaissant le cens à payer en Savoie. Une tentative d'invasion par des troupes françaises, les voraces, se produit, mais est arrêtée par la population de Chambéry. 


1848-1860 : cette période est celle de l'apprentissage de la vie politique moderne. Les institutions représentatives permettent à la population de s'exprimer, au moment même où la France est soumise à l'arbitraire absolutiste de Napoléon III : les conseils municipaux élus choisissent les syndics (maires), la chambre des députés est renouvelable tous les cinq ans, la presse est libre, tous les citoyens sont égaux devant la loi. Grâce à Cavour, qui élabore des projets de liaisons transalpines, le pays retrouve sa vocation séculaire. Les députés savoisiens purent obtenir du gouvernement de Turin un avantage de fait de la nationalité, ce qui ne sera plus possible à partir de 1860.

Charles Albert de Savoie

L'Annexion de 1860 à l'aide d'un vote truqué et sous contrainte de la force militaire

1859 : Le sort de la Savoie est scellé lors de l'entrevue secrète de Plombières, où le souverain savoisien , par l'entremise de son ministre, le comte de Cavour, avait monnayé le berceau de sa dynastie contre une aide militaire de 200 000 hommes, qui devait lui permettre de conquérir et d'unifier l'Italie.
Tout cela fut consigné dans un traité d'alliance, signé le 23 janvier 1859. Ce traité, longtemps tenu secret, fut rendu public en 1928 seulement.
Pas plus dans ce texte que dans le traité de cession qui suivit en 1860, il n'était question de donner la Savoie à la France. Il s'agissait d'un échange entre deux souverains : Victor-Emmanuel II et Napoléon III, qui ne représentait que lui-même.
Depuis la fin de la guerre de 1859 en Lombardie, des troupes françaises sont restées échelonnées en Savoie, de Chambéry au Mont-Cenis.

1860 : Le 24 mars 1860 la Savoie est annexée par la France suite à une occupation militaire de deux cent mille hommes et un vote truqué, ( pas de bulletins NON, pas d'isoloirs dans les bureaux de vote, l'abstention interdite et l'envoi au bagne de Cayenne, sans jugement, des opposants à l'annexion).
Traité du 24 mars : "art 1 : cette réunion sera effectuée sans nulle contrainte de la volonté des populations". Le "peuple souverain de la Savoie" reconnu comme tel par la République Française en 1792 est devenu simple population en 1860. Par ce Traité d'annexion de 1860, Napoléon III, empereur des français, annexait la Savoie que la France, royaliste, républicaine ou impériale avait tant de fois tenté de conquérir par les armes, que ce fût au nom du droit du plus fort, sous le prétexte des frontières naturelles, ou en vertu du principe des nationalités.


Le même jour, le drapeau Français est hissé à Chambéry.
Plébiscite du 22 avril : 99,8 % disent OUI à la France - dans des conditions très douteuses - (96,5 % des inscrits sont allé voter) avec deux conditions : Zone Franche et Zone Neutre (c'est le sens du vote "oui ET zone" : il s'agit de la condition sine qua non qui permettait à la Savoie du Nord d'accepter son rattachement à la France - sans Zone Franche, pas de France).

23 janvier 1859, Victor Emmanuel II rencontrant Napoléon III et s'appretant à signé un traité ne représentant que lui même et en aucun cas la population Savoisienne.

Communiqué de l'empereur Napoléon III
aux habitants de Savoie suite au traité de Turin

Le traité d'annexion est soumis, le 29 mai 1860, à la ratification du parlement de Turin (ainsi que l'exige son article 7) : Victor-Emmanuel II espérait que les dix-huit députés savoisiens se rendraient à Turin pour approuver l'annexion et lui apporter ainsi une véritable approbation populaire : seuls trois députés le firent.
Devenir français ou italiens. Aucune autre alternative ne fut proposée au peuple.


Une loi française du 21 novembre 1860 confirme la pérennité des droits acquis : "… une annexion n'a pas pour conséquence de supprimer un état de chose antérieurement consacré par la loi du pays annexé [la Savoie] et ne saurait porter atteinte à des droits acquis".

Lorsqu'elle est annexée à la France, en 1860, la Savoie constituait une nation. Considérer la Savoie comme une "simple province" représente donc une approche totalement erronée, une légende en regard de l'histoire.

La Savoie depuis l'Annexion

dès 1860, les Savoisiens durent déchanter. L'administration précédente s'était toujours efforcé de tenir compte de la diversité des composantes du royaume, bien loin des exigences centralisatrices et uniformisantes de la centralisation française. L'objectif des autorités française était de tout remplacer, conformément aux seuls droits et usages français. Les préfets nommés en 1860 étaient étrangers à la Savoie. Les relations entre les savoisiens et les fonctionnaires français furent détestables : ces derniers, pleins d'assurance, se croyaient en pays conquis.


1871 : après la défaite française de 1870, la fin de l'Empire permet le réveil d'une opposition démocratique. Les Savoisiens dénoncent le plébiscite truqué de 1860 et tentent de libérer leur pays.  Un fort courant sécessionniste naît en Savoie du Nord, remettant en cause l'annexion. Le Comité Républicain de Bonneville fait savoir que "le vote de 1860, oeuvre de la pression impériale, n'avait pas été la manifestation libre des aspirations de nos contrées" et souhaite qu'il soit recommencé. La France envoit 10 000 soldats pour remettre de l'ordre en Savoie.


1914-1918 : la neutralité de la Savoie n'est pas respectée par la France. La participation de la Savoie à la première guerre mondiale entraîne la disparition de plus de 43 000 Savoisiens, sur une population totale de 500 000 habitants, soit 8,5  % de la population.


1919 : la France, par l'article 435 du Traité de Versailles, supprime la neutralité de la Savoie et la grande zone franche.


1932 : la Cour Internationale de Justice de la Haye condamne la France et l'invite à remettre en place la zone franche, conformément aux traités antérieurs de 1815, 1816 et 1829, soit 640 km2, contre 4000 km2 dans le traité d'annexion.


1939-1945 : au début de la seconde guerre mondiale, le front des Alpes demeure calme. Le 10 juin 1940, alors que la France est submergée sous la poussée des divisions blindées allemandes, Mussolini déclare la guerre. Les troupes de Savoie luttent en Tarentaise, en Maurienne et dans la Vallée du Rhône contre la progression allemande. Après l'armistice de 1940, les territoires conquis -à la différence de la France- sont très restreints. La Savoie connait l'occupation italienne, puis subit l'occupation allemande. La résistance s'organise progressivement pour lutter contre l'occupant. Après un attentisme initial, l'opposition à la collaboration commence à se constituer dès l'automne 1940. Des maquis se constituent. Une partie importante se rassemble au plateau des Glières. Leur résistance aux attaques des forces du maintien de l'ordre (milice française) et des allemands a une issue malheureuse et devient un symbole de la résistance au nazisme. En août et septembre 1944, la Savoie est libérée par les résistants. Les cols Alpins sont pris au printemps 1945.


1965 : plusieurs mouvements régionalistes apparaîssent en Savoie (Club des Savoyards de Savoie, Centre Savoisien d'Etudes Régionalistes, Cercle de l'Annonciade). Leur souhait d'une Région Savoie conduit à la naissance du "Mouvement Région Savoie" (MRS).


1973 : les deux Conseils Généraux des Départements de Savoie (Savoie du Sud) et Haute-Savoie (Savoie du Nord) repoussent l'idée d'une Région Savoie. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix : des désaccords entre les politiques des deux départements, l'absence de contre-proposition (que peut représenter une Région Savoie ?), le caractère précipité du projet, l'absence de consultation des élus locaux, l'hostilité de la plupart des parlementaires, l'idée répandue qu'une "grande région" est souhaitable, la passivité de la population. Celle-ci est largement dûe au fait que celle-ci ne peut utiliser un droit de pétition, qui était dans les moeurs de la Savoie jusqu'en 1860 (elle était reconnue dans l'article 57 du statut albertain ["tout majeur a la droit d'adresser des pétitions aux Chambres"], alors que la constitution française de 1958 ne la reconnaît même pas).


1986 : aux élections régionales, les régionalistes du MRS obtiennent 4,3 % des voix en Savoie du Nord et 6,3 % des voix en Savoie du Sud (ce qui ne permettait pas d'obtenir un élu).


1992 : la réflexion régionaliste n'a pas été renouvelée, le MRS s'est replié sur lui-même - faute de militants, d'argent et d'élus -,   l'ardeur des régionalistes s'est émoussée, les idées régionalistes ont été également reprises par d'autres mouvements, notamment les écologistes. Les résultats sont catastrophiques : 4,8 % des voix en Savoie du Nord, 2,6 % des voix en Savoie du Sud.


1994 : La Ligue savoisienne est créée par Jean-François PERONNIER et Jean De Pingon: il ne s'agit pas de conclure à la nécessité d'une Région Savoie, comme le souhaitait le MRS : la seule voie possible pour la Savoie est celle de l'indépendance. La Ligue pousse la critique du rôle de la France vis-à-vis de la Savoie à son terme : les traités de 1815 et 1860 ont été violés par la France. Ces violations rendent caduc le Traité d'Annexion. La Savoie se trouve ainsi libre de toute allégeance à l'égard de la France.


1998 : aux élections régionales, les indépendantistes de la Ligue savoisienne obtiennent 6,1 % des voix en Savoie du Nord et 4,8 % en Savoie du Sud, auxquelles s'ajoutent 3,7 % pour les pseudo-régionalistes de "Mouvement Savoie".

28 juin 2014 : Reconnaissance du Peuple de Savoie par l’U.N.P.O. Organisation des Peuples et Nations Non Représentés.

25 septembre 2014 : Des Savoisiens s'expriment dans l’enceinte de Parlement Européen à propos des minorités non reconnues (voir  la Vidéo)

25 novembre 2014 : Les savoisiens s'expriment au siège de l’O.N.U. à Genève devant plus de 500 personnes dont les représentants des états membres de l’O.N.U. et  dénoncent les agissements de l’Etat français. (voir la Vidéo)

 

24 novembre 2015 : Nouvelle intervention des Savoisiens au siège de l’ONU (voir la Vidéo)

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